Il y a des coups de cĹ“ur qui ne mènent Ă rien… du moins en apparence.
L’autre jour, chez le coiffeur, j’ai croisĂ© une jeune femme que j’ai trouvĂ©e vraiment charmante. Mais elle ne le saura jamais. Parce que je n’ai pas osĂ© lui dire. Pas cette fois. La timiditĂ© a gagnĂ©e.
Et pourtant, ce simple moment, ce petit frisson intérieur, m’a inspiré ces lignes. Comme quoi, même le silence peut faire naître des idées, des envies, des mots. Finalement, ce coup de cœur n’aura pas servi à rien.
Depuis toujours, je vis avec cette part de moi : discrète, timide, observatrice. Celle qui prĂ©fère souvent regarder le monde en retrait, Ă©couter plutĂ´t que parler, rĂŞver plutĂ´t qu’agir trop vite.
Mais vivre intensĂ©ment, ce n’est pas forcĂ©ment crier plus fort que les autres. Parfois, c’est avancer doucement, sur son propre chemin, Ă son propre rythme… et savourer chaque petit pas fait vers soi-mĂŞme.
Depuis quand suis-je timide ?
HonnĂŞtement, je ne sais plus vraiment. Peut-ĂŞtre depuis toujours. DĂ©jĂ enfant, je n’osais pas aller vers les autres. Et les mauvaises expĂ©riences n’ont fait que renforcer cette rĂ©serve.
En effet, le harcèlement subi pendant des annĂ©es, jusqu’au lycĂ©e, m’a beaucoup refermĂ© sur moi-mĂŞme.
Ă€ force d’ĂŞtre blessĂ©, rejetĂ©, mis de cĂ´tĂ©, on finit par se forger une carapace. Celle-ci s’Ă©paissit, jour après jour.
Ainsi, on ose de moins en moins. On Ă©vite les regards. On se cache dans une paix apparente, dans le silence, persuadĂ© qu’ĂŞtre discret est plus simple. Moins on te remarque, mieux tu te portes. Enfin… en apparence seulement.
Quand la timidité devient un frein
Aujourd’hui, je le sais : cette timiditĂ© me freine, elle m’empĂŞche d’oser certaines choses.
Surtout quand il s’agit de sĂ©duire.
En effet, avec les femmes, je suis bien plus timide qu’avec les hommes. Parce qu’il y a un enjeu : sĂ©duire, complimenter, plaire. L’attente est si grande… qu’au final, je ne fais rien.
En revanche, avec les hommes, je peux finir par m’ouvrir plus facilement, même avec des inconnus. J’arrive à lancer la conversation sans trop de mal.
Un conseil facile Ă donner, mais difficile Ă appliquer
Pourtant, beaucoup jugent les timides sans comprendre.
Ils disent : « Vas-y, fonce ! Dis-lui qu’elle est jolie ! Parle-lui, sinon tu le regretteras ! »
Certes, « Qui ne tente rien n’a rien. » C’est vrai. Mais la timidité, c’est bien plus complexe que cela. Et seuls les timides peuvent vraiment comprendre ce blocage.
Comme on dit souvent : il faut l’avoir vécu pour comprendre.
Il y a ainsi des femmes qui ne sauront jamais que je les ai trouvĂ©es Ă©lĂ©gantes, charmantes, touchantes. Leur sourire m’a peut-ĂŞtre Ă©bloui… mais je n’ai jamais osĂ© aller leur dire. Parce que je ne veux pas paraĂ®tre lourd, intrusif, gĂŞnant. Alors je me tais.
Et parfois, j’envie ces gens qui osent si naturellement. Ceux qui vont vers les autres sans peur. Les non-timides.
Chacun son chemin, chacun son rythme
Mais au fond… les envier ne sert à rien. Chacun a son chemin.
Le mien, je l’emprunte à mon rythme. Et je vois mes progrès.
MĂŞme si tant de choses me semblent encore impossibles aujourd’hui, j’ose plus qu’avant.
Premières vacances en solo. Massages dans des lieux inconnus. Nouveaux plats que je cuisine. Des vêtements élégants que je porte enfin, même au boulot.
Bien sûr, ce sont des détails que personne ne remarque peut-être. Mais moi, je les vois. Et j’en suis fier. Parce que je progresse. Petit à petit, je me fais confiance.
Des occasions ratées… et alors ?
Oui, j’ai sûrement laissé passer des occasions, notamment amoureuses.
Mais ma vie n’est pas moins belle pour autant. Pas moins riche, pas moins passionnante.
Après tout, nous ratons tous des choses, à notre façon. Je ne suis pas triste. Je me connais. Je sais qui je suis.
Et je suis convaincu qu’en 2025, les choses changent : les femmes peuvent aussi faire le premier pas. Alors un jour, je rencontrerai quelqu’un devant qui je pourrai être 100 % moi-même. Sans peur d’être jugé ou déçu.
En attendant, j’ai encore tant à apprendre, à vivre, à dessiner, à regarder, à écouter.
Et si la timidité était une force ?
Finalement, la timidité peut aussi être une qualité.
Elle rend nos confidences plus précieuses. Quand un timide s’ouvre, c’est qu’il vous accorde vraiment de l’importance. Et avec le temps, il peut même devenir très bavard.
Alors ne jugez pas trop vite celui qui reste en retrait, qui dĂ©tourne le regard ou vous offre un sourire discret. Peut-ĂŞtre qu’il vous trouve charmante, fascinante… qu’il a très envie de venir vous parler. Mais c’est plus fort que lui : il n’ose pas.
Si vous voulez vraiment savoir ce qu’il a à dire… allez vers lui. Commencez la conversation. Et vous verrez : sous la timidité, il y a souvent quelqu’un de passionnant.
By Salocin
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